Collectif 384 : Syndicat de tous les personnels de l'Enseignement supérieur

3 days ago

Témoignage : ma situation et le mépris que je viens de subir d’un service du ministère.

Mes chers collègues, je vous envoie ce message comme un témoignage de ma situation. Cela fait 3 ans que je me bats pour nous tous avec les collègues du bureau du C384 et nos relais, avec vous tous. J'ai été démocratiquement élu à l'élection du CNESER, ce qui me demande, cumulé à mon rôle de président du Collectif 384, un temps de travail démesuré qui empiète sur ma vie de famille, mes week-ends… et même mes propres intérêts. Je continue pour nous tous et je suis fier qu'un amendement que j'ai rédigé ait été repris par un sénateur.
Mais sachez que la rupture d'égalité entre ES et EC que l'on conteste pour le RIPEC existe aussi lorsque l'on a une mission nationale à réaliser. Mon président me donne 50H de décharge par an pour le CNESER et je l'en remercie mais c'est beaucoup trop insuffisant. La réalité c'est que les EC qui se trouveraient dans ma situation auraient droit à une décharge complète car des textes existent pour eux et bien entendu pas pour nous.
Dès mon entrée en fonction au CNESER, j'ai fait la demande de décharge au ministère, alors que je suis à 384H de présence obligatoire et non 192H. On m’a répondu que je ne pouvais prétendre à une décharge car je n'étais pas élu du CSA, qu'il fallait attendre d'y être élu pour avoir des décharges. Mais ce que je n’ai pas su à ce moment-là, c’est qu'il existe un texte qui prévoit d'autres types de décharges, non syndicales, mais uniquement réservées aux EC qui ont une mission nationale. Ces missions sont souvent auprès des CNU ou du CNESER.
Et moi, pauvre ES, ce matin on m’a signifié que je n'y avais pas droit car je ne suis pas EC, et qu’en conséquence je ne relèverais pas de l’enseignement supérieur. Cela m'a fait bondir et j'ai rétorqué que mes collègues et moi représentions 50% des heures de cours de l'ESR, que je ne me laisserais pas faire. La conversation s’est terminée abruptement sans que je puisse terminer ma phrase.
Voilà le système injuste dans lequel nous évoluons où les ES ont les devoirs des EC sans en avoir les avantages. De plus, mes collègues EC ne me comprennent pas, ils me demandent encore davantage de contrôles, d'investissement dans les cours… comme si mon mandat CNESER n'existait pas, comme s'il n'y avait pas de syndicat Collectif 384.
Alors si je tiens, si je continue, c'est pour vous, c'est pour la justice, c'est pour cela que je me suis engagé alors que je n'avais jamais été syndicaliste auparavant. Mais je ne laisserai pas faire, je ne lâcherai pas et je vais redemander à nouveau une décharge au ministère, invoquant la rupture d'égalité entre ES et EC, et s'il le faut j'irai devant les tribunaux comme nous le faisons déjà pour les décrets injustes de l'été dernier.
Sachez aussi que nous n'avons pas le droit, nous, les ES, à siéger au CNESER disciplinaire de l'ESR, alors que jusqu'alors même les étudiants pouvaient y siéger. Un poste est vacant au CNESER disciplinaire, le vote aura lieu mardi, alors avec Philippe, nous nous présentons tout de même car nous faisons partie de l'ESR et nous exclure de cette commission est une honte. Sachez que nous dépendons, nous, d'une commission de l'éducation nationale pour des problèmes disciplinaires du supérieur.
Voilà, c'était mon coup de gueule franc du jour. Dernière chose : écrivez aux sénateurs qui vont voter mardi pour l'amendement. C'est le moment de leur dire votre ressenti afin qu'ils comprennent bien les enjeux de ce vote.
Je terminerai sur une note optimiste : la meilleure chose qu'aura créée cette affreuse situation, c'est la naissance du collectif, toutes ces amitiés, et malgré tout notre solidarité.

Bien amicalement.
Nico. ... Voir plusVoir moins